● sometimes you just have to shut up.
Tu regardes avec lassitude le bureau sur lequel tu vois l'ordinateur allumé. T'as envie de rien et surtout de ne pas travailler, cela fait bien huit mois que tu ne fais pratiquement rien de tes journées et pourtant maintenant tu te retrouves comme assistante d'un tyran. Enfin, tu dis ça, mais elle est plutôt gentille ta patronne, même si parfois elle te demande des choses vraiment bizarres, tu feins de croire que c'est normal, parce qu'après tout t'y connais rien en droit. Déjà qu'elle a eu la gentillesse de t'embaucher avec ta réputation de dévergondée, tu n'as pas à te plaindre. Tu commences lentement à te relever dans ton fauteuil et à sortir un gros tas de feuilles tout en faisant la grimace. Tu n'étais pas quelqu'un d'organisé, ou du moins tu ne l'étais plus, autrefois tu avais d'excellents notes en classe, pour cause, tout résidait sur ta concentration, mais principalement aussi ton sérieux. Maintenant on pouvait bien dire que cette image de gamine parfaite, tu l'avais épongé en cinq minutes, pour devenir la junkie de hoston grove. Quelle image ta famille renvoyait ? Celle d'une famille complètement à la masse, complètement folle, mais tu ne pouvais en vouloir à personne, d'ailleurs tu n'avais que toi à blâmer, peut-être qu'en te tournant vers les mauvaises personnes tu avais tout fais basculer. En réalité tu savais très bien que ta mère t'aurais pas pu la sauver, personne n'aurait pu le faire, ton grand frère était parti, il vous avait abandonné, ton frère était un irresponsable, tout comme toi et caesar n'était rien d'autre qu'un gamin perdu. Oui, vous étiez une belle bande de n'importe quoi et pourtant vous aviez survécu jusque là, et pourtant ce deuil que tu n'arrives pas à faire et qui te bouffe petit à petit, n'avait pas encore eu raison de ta conscience. T'espérais que ta patronne arrive pas, et comme tu avais grandement besoin d'une cigarette tu te décidas de faire ta petite pause maintenant plutôt que de plus tard, en plus de ça tu devais un peu desserrer ta jupe, car oui, pour ce travail tu te sentais obligé de te saper dans toutes les règles de l'art, tu avais presque mis une chemise pour tout dire. Tu avais dû ressortir tes anciennes affaires qui puaient le renfermé étant donné que cela faisait un an que tu ne les avais plus sorti. Ton père te manquait horriblement et rien que d'y penser te donnait la nausée, tu avais tellement envie d'oublier ou de remonter dans le temps mais c'était impossible à ton plus grand dam. D'un pas nonchalant tu commenças à sortir du bâtiment, avant de sortir une cigarette de ton sac et de l'allumer, ce geste était devenu tellement répétitif que ça en était presque insupportable, tu fumais ta vie, tu l'as mettais en lambeaux, mais en fin de compte tu t'en fichais complètement, parce que t'avais plus rien à quoi t'accrocher. Tu vis les petits pochons dans ton sac et tu levas les yeux au ciel, tu devais rencontrer un client dans quelques heures pour lui donner son herbe.. et si seulement tu ne vendais que ça. Tu t'étais jeté sur d'autres trucs maintenant, des choses qui te rapportaient beaucoup plus et au fond tu culpabilisais de vendre ça à des personnes, car tu savais que tu étais leur dealer et que tu les menais lentement à la mort. Pendant quelques secondes tu regardas au loin, puis une chevelure brune s'avança vers toi, cette chevelure tu la connaissais, sous toutes les couleurs.. malheureusement. Il était bientôt face à toi et froidement tu lui dis « qu'est-ce qu'il veut cette fois le gosse de riche ? » tu le fusillais du regard parce que noam avait le don de t'insupporter.. mais de te plaire au lit. « j'ai rien à te donner. » ouais, tu l'envoyais chier, mais au fond c'est tout ce que tu savais faire, éloigner les gens de ta vie, mais au fond c'était un mal pour un bien parce que ton petit doigt te disait que tu faisais bien de faire ça avec lui.