{J'ai fini par tout perdre et tout gagner,
Ne me jugez pas, apprenez-moi.
Je suis entière, je suis hantée.
Ne me regardez pas, vivez-moi.}

âge : Vingt-six ans. date et lieu de naissance : Née à Hoston Grove, le soir d'un quatorze mars. nationalité│origine(s) : Américaine. métier│études : Couturière. Bénévole à l'hôpital pour faire la lecture aux enfants. statut économique : Son salaire arrondit les fins de mois, permettant d'économiser deux à trois cent dollars par mois. statut social : Officiellement mariée. avatar : Alexandra Chando.Agréable, anxieuse, calme, courageuse, crédule, curieuse, dépendante d'autrui, désordonnée, douce, dynamique, émotive, enjouée, expansive, généreuse, honnête, minutieuse, optimiste, passionnée, patiente, possessive, (très) simple, sociable et têtue.

● do you want to build a snowman ?
Ses parents résident à Hoston Grove. Elle se rend chez eux pour les occasions spéciales et certains repas de famille dominicaux. Elle a grandi dans une famille qui s'ancre dans des traditions et porte des valeurs bien à elle. ♢ Tracy a une grande soeur de qui elle est relativement proche. Cependant, elle habite en Écosse. Elles sont donc obligées de converser par des échanges de lettres ou de mails réguliers. ♢ D'ailleurs, Tracy a un peu de mal avec les nouvelles technologies. Les machines à écrire, les vinyles, les baladeurs et les téléphones filaires la convainquent davantage que les ordinateurs portables, cellulaires et autres objets hétéroclites dénués d'intérêt. ♢ Enfant, elle avait un chien. Malheureusement, quand son grand-père, allergique aux poils de bête, fut amené à vivre un temps avec la petite famille, ils ont dû piquer l'animal, ne trouvant aucune famille d'accueil. Elle a essayé de se remettre de son chagrin en adoptant un oiseau qui s'était posé sur son épaule, mais elle le laissa s'envoler quelques jours plus tard. ♢ En devenant adulte, Tracy a gardé le rite adolescent qu'elle avait instauré avec ses amis. Tous les matins, elle glisse un mot, récit de ce qu'elle a rêvé, dans son bocal. ♢ Elle croit aux symboles, à l'astrologie notamment. Elle n'achète d'ailleurs des magazines féminins que pour leurs horoscopes. Et accessoirement leurs pages consacrées aux majestueuses robes de remises de prix d'acteurs, ou du festival de Cannes. Une de ses grandes jalousies.

Spoiler:

{Mon antre est une vaste comédie,
Je suis seule malgré l'ombre de vos yeux;
Le silence attise ma folie.}

Je refermais la porte, oubliant d'y enlever les clés en entendant Oliver m'interpeller. "Tracy ?" Sa voix semblait éteinte, lui qui se réjouissait quand la soirée ne se résumait qu'à un tendre nous. Je lâchai mon sac devant le tableau morose qu'il m'offrait ce soir. Avachi sur le canapé, un alcool fort dans ses mains, il fixait un point invisible sur les rayures du plancher. Je décidai de m'approcher de lui, inquiète face à ce désespoir confus qu'il noyait dans son verre. "Oliver..." Je soufflai au creux de son cou, déposant un doux baiser au coin de ses lèvres. "Je t'en prie, parle-moi." Son regard s'adoucit alors tandis que je lui décochai un sourire incertain. "Je ne veux pas y aller, Trace. Je ne veux pas y retourner." Il ne m'en fallut pas davantage pour comprendre la situation. Ses yeux humides en disaient plus qu'il n'en aurait été capable par les mots. En jetant de furtifs coups d’œil à la pièce, je repérai la lettre entre deux livres de la bibliothèque. Je m'en saisis pour en parcourir les lignes. Son ordre de mission. Retournant m'asseoir à ses côtés, j'entremêlai nerveusement mes doigts aux siens. Il me dévisagea l'espace d'un instant, murmura à mon oreille un je t'aime maladroit. "Je t'aime aussi, pour toujours." Je lui confiai, ma tête contre son épaule. "Je t'interdis de me le promettre. Je ne peux pas te laisser faire. Et si je n'en revenais pas ?" Oliver avait cette tendance pessimiste que je parvenais à tempérer. Aujourd'hui, je n'en trouvais ni la force, ni la volonté. Je savais, au fond de moi, qu'il avait raison. La guerre l'avait blessé une fois déjà. Rapatrié sur-le-champ, les médecins avaient pu panser ses blessures. C'était une chance que nombre de ses camarades auraient aimé avoir. Cette infime chance qui leur avait échappé, en même temps que la vie avait quitté leur corps sur le terrain. Oliver me répétait souvent qu'il n'y avait pas plus digne mort que celle pour sa patrie. Mais je ne pouvais me résoudre à l'idée de le perdre ainsi. "Tu reviendras. On a encore tellement à vivre ensemble. S'il te plaît..." Chaque son qui se formait était un déchirement. J'aurais aimé qu'il abandonne son poste, mais il n'était pas de mon devoir de l'empêcher d'aller au bout de ses rêves. Je le soutenais, quoi qu'il m'en coûte. Quoi qu'il advienne. Il se battait pour la paix et l'honneur. Ces valeurs louables qui en faisaient mon héros. L'alliance à notre annulaire nous liait à l'infini. Où qu'il soit, il savait que j'étais avec lui. Il reposa la boisson sur la table et me serra fort contre son torse. "Je suis désolé." Chuchota-t-il après un long silence, passant une main fébrile dans mes cheveux. "Je ne devrais pas t'imposer cette vie, Trace. Tu mérites mieux. Tu mérites ce qu'il y a de meilleur." Je dus me contenir pour ne pas éclater en sanglots. "C'est toi que j'ai choisi, Oliver. Toi, et toi seul. Ne l'oublie jamais." Il acquiesça. À ce moment, j'aurais donné n'importe quoi pour arrêter le temps, pour le bloquer indéfiniment. Lorsque je vis Oliver soulever le coussin et en tirer un cadeau, je me redressai, surprise. "Qu'est-ce que c'est ?" Je lui demandai naïvement. "Ouvre-le." Je pris soin de retirer le ruban délicatement. Et ce que je découvris à l'intérieur du paquet m'émerveilla. Il m'avait à maintes reprises témoigné son amour, mais cette attention était unique. Elle avait ce petit air spécial. Il ne s'était pas contenté d'acheter quelque chose. Il avait encadré le premier cliché qu'il avait pris de moi, lors de notre rencontre. J'avais chanté sur une modeste scène de bar et, la chanson finie, il était venu me voir. "Retourne-le." Me glissa-t-il, riant devant la magie enfantine que je dégageais. Au dos de la photographie, il avait noté, de son écriture raffinée, les premiers mots, les premières confidences que l'on s'était échangés. Ainsi, il avait capturé et immortalisé les heures les plus heureuses du fil de mon existence.